Quelles sont les différences entre ouvrir une chambre d’hôtes et un gîte ?

Vous voulez quitter la ville, partir au vert et investir dans une résidence de tourisme ? Entre la maison d’hôtes et le gîte, le choix peut être compliqué. Et le fait que ces 2 types d’hébergement font l’objet de confusion ne vous facilitera pas la tâche.

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Nous vous proposons un ensemble d'articles pour vous aider à rédiger votre business plan chambres d'hôtes.

Votre choix doit prendre en compte plusieurs paramètres étant donné que chaque type d’hébergement implique des obligations et des charges de travail différentes. Il en est de même pour l’élaboration du business plan, la chambre d’hôtes et le gîte impliquent deux études de marché bien distinctes.

Pour que vous puissiez prendre des décisions dans les meilleures conditions, voici un guide qui décortique les différences entre ouvrir une chambre d’hôtes et un gîte.

Chambre d’hôtes et gîte : deux notions bien distinctes

La chambre d’hôtes et le gîte présentent des ressemblances qui induisent les investisseurs et les touristes en erreur, et provoquent leur confusion. En effet, tous les deux constituent des hébergements meublés que leur propriétaire propose en location.

La chambres d’hôtes : séjourner chez l’habitant

Le concept de la maison d’hôtes est basé sur la location d’une chambre meublée et située chez l’habitant. Dans ce sens, ce dernier met en location une ou plusieurs chambres au sein de sa résidence principale ou dépendance pour accueillir les touristes.

Le loueur ne peut pas proposer plus de 5 chambres d’hôtes et ne doit pas accueillir plus de 15 occupants en même temps. S’il souhaite développer son activité et exploiter plus de chambres, il doit se soumettre à la règlementation des hôtels et des ERP (établissements recevant du public).

Gîte : profiter d’un hébergement indépendant

Dans le cas d’un gîte, le loueur met à la disposition exclusive des locataires un logement entier. Ce dernier peut s’agir d’une maison, d’un appartement ou d’un studio meublé et surtout indépendant de Sa résidence principale. Ce type d’hébergement ne fait l’objet d’aucune limitation de nombres en termes de chambres ou d’occupants. Toutefois, l’exploitant doit respecter les normes relatives aux ERP s’il reçoit plus de 15 personnes en même temps.

Le gîte est considéré comme étant un meublé de tourisme dont les caractéristiques sont définies par le Code du tourisme dans son article L324 – 1. Par ailleurs, il doit au moins disposer d’une chambre, d’une cuisine, d’une salle de bain et d’un salon privatif. Quant aux équipements, ils doivent assurer un minimum de confort aux occupants.

Chambre d’hôtes et gîte : quid des prestations

Selon l’article L324 – 3 du Code du tourisme, la location d’une chambre d’hôtes peut se dérouler sur une ou plusieurs nuitées et chaque formule doit inclure des prestations. Celles-ci concernent principalement le petit déjeuner, le ménage et le linge de maison. Cependant, l’hôte peut proposer à ses clients de partager le déjeuner ou le dîner autour de la table d’hôtes, moyennant paiement.

Bon à savoir : comme la table d’hôtes est une prestation additionnelle à votre offre, vous n’êtes pas tenu d’ajouter des tables complémentaires pour accueillir vos invités. En effet, le concept de table consiste pour l’habitant et l’invité, à prendre le repas ensemble à la table familiale dans la cuisine ou la salle à manger. D’une manière générale, les hôtes ne proposent pas des menus de restaurant, mais privilégient les plats du terroir. Cela permet aux touristes de profiter d’un voyage culinaire.

Le propriétaire du gîte, quant à lui, n’est pas tenu d’assortir une quelconque prestation à ses offres de location. Dans ce contexte, il n’est pas obligé de proposer un petit déjeuner, de fournir le linge de maison, ni d’assurer le ménage.

Bon à savoir : pour apporter de la valeur ajoutée à votre offre, n’hésitez pas à prendre en charge toutes ces tâches en les intégrant dans les prestations complémentaires.

Chambre d’hôtes et gîte : des hébergements distincts, des règlementations différentes

Ces 2 types d’hébergement ne sont généralement pas soumis à la même règlementation et ni aux mêmes obligations.

Les démarches administratives

Les démarches administratives pour créer une chambre d’hôtes sont essentiellements une déclaration préalable auprès de la mairie du lieu d’implantation de l’habitation s’impose. L’inobservation de cette obligation constitue une contravention passible d’une peine pécuniaire de 450 €. Par ailleurs, vous devez vous affilier à la Sécurité sociale et vous immatriculer.

Bon à savoir : pour effectuer ces démarches, passez par le service en ligne du Ministère chargé de l’économie. Quant aux démarches relatifs à l’ouverture d’un gîte, deux cas peuvent se présenter :

  • La capacité d’accueil du gîte est limitée à 15 personnes. Dans ce cas, une déclaration préalable auprès de la mairie suffira pour exercer l’activité en toute légalité.
  • La capacité d’accueil du gîte est supérieure à 15 personnes et le chiffre d’affaires annuel dépasse les 23 000 €. En plus de la déclaration à la mairie, vous devez effectuer des démarches auprès du centre des impôts.

Sachez que vous devez adopter un statut juridique si la location d’un gîte constitue votre activité principale. Comme vous disposez d’un statut professionnel (il y a eu création d’entreprise), vous devez vous enregistrer au RCS et au CFE. Dans le cas contraire, ces obligations ne vous concernent pas.

Autres règlementations à prendre en compte

Si vous envisagez de servir des boissons alcoolisées pendant les repas (en dehors du petit-déjeuner), vous devez respecter certaines règles :

  • Pour les boissons de catégorie 1 (non alcoolisées), aucune autorisation n’est requise.
  • Pour les boissons alcoolisées de catégorie 3 (vin, bière, crème de cassis…), vous devez disposer d’une petite licence restaurant.
  • Pour les boissons alcoolisées de catégorie 4 (boissons alcooliques, rhums, tafias…), vous devez avoir une licence restaurant et un permis d’exploitation.

Cette règlementation concerne autant les exploitants des chambres d’hôtes que ceux des gîtes.
Un gîté doté d’une grande capacité d’accueil constitue un établissement recevant du public. Dans ce contexte, il doit se soumettre aux règlementations y afférentes, notamment en matière de sécurité, d’incendie et d’accessibilité.

Le point sur les classements et les labels des maisons d’hôtes et des gîtes

Bon à savoir : compte tenu de la localisation de la chambre d’hôtes, elle ne peut pas faire l’objet de classement avec le système d’étoiles, ce qui n’est pas le cas pour le gîte. Cependant, vous pouvez effectuer des démarches de labellisation par des réseaux privés. Ces derniers élaborent des chartes, des marques et des labels pour indiquer que les hébergements concernés respectent les normes de qualité qu’ils imposent.
Le classement des meublés de tourisme comprend 5 catégories (1 à 5 étoiles). Facultatif, mais nécessaire pour optimiser la visibilité du gîte, il est valable pendant 5 ans. Les critères de classement des hébergements portent principalement sur 3 éléments :

    Les équipements et les aménagements ; Les services aux clients ; L’accessibilité et le développent durable.