Le guide complet pour lancer une start-up
Une start-up est une entreprise qui offre un produit ou service innovant et vise un développement à l’international. Généralement, les start-ups font appel aux investisseurs lors de levées de fonds pour obtenir les ressources financières nécessaires au développement de leur projet. Pour cette raison, elles doivent posséder un business plan solide et s’entourer de profils expérimentés pour convaincre leurs futurs investisseurs.
1ère étape : Se poser les bonnes questions
Votre idée existe-t-elle déjà ?
Il est crucial de s’interroger sur la pertinence de votre idée. Commencez par évaluer votre projet. On pense souvent avoir une idée unique. Malheureusement, il existe souvent des offres similaires ou répondant au même besoin. Il est donc essentiel de réaliser un benchmark avant de se lancer. Trouver une solution ne signifie pas abandonner votre idée, bien au contraire, analysez objectivement la solution existante pour assurer que votre projet réponde aux besoins identifiés. Ne soyez pas démotivé si votre idée existe déjà, il y a toujours des manières de se démarquer ! Si vous ne trouvez aucune solution répondant à votre besoin, demandez-vous : « Pourquoi ? » ou « Le marché existe-t-il ? ». Nos projets peuvent être freinés par des aspects juridiques, politiques, ou financiers. Néanmoins, si aucun obstacle ne se présente, n’hésitez pas, foncez.
Qui est votre cible ?
On croit souvent connaître sa cible, mais elle peut parfois être différente de celle imaginée initialement. Ne vous fermez pas aux possibilités d’évolution… car entreprendre vise à développer une entreprise rentable !
Votre idée apporte-t-elle une réelle valeur ajoutée ?
Cette question peut sembler anodine, car on pense déjà connaître la réponse. Pourtant, il est crucial de vérifier si le concept intéresse réellement votre cible en consultant votre entourage : famille, amis, collègues ou même inconnus. Avoir une perspective extérieure est souvent précieux. Les critiques négatives sont très constructives et vous aident à vous remettre en question et à identifier des problèmes potentiels. Soyez ouvert à la critique, la remise en question est une qualité essentielle pour entreprendre.
Avez-vous toutes les compétences / certifications nécessaires ?
Si vous n’avez pas toutes les compétences ou certifications requises pour votre projet, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez suivre une formation, qu’elle soit privée ou publique, avec des options variées pour tous les budgets. Si vous manquez de temps ou préférez ne pas apprendre seul, n’hésitez pas à « networker » et trouver les compétences là où elles se trouvent ! Que ce soit dans des écoles, lors d’événements d’entrepreneurs (comme les startup week-ends) ou parmi vos proches. Partagez votre projet pour découvrir de nouvelles opportunités. Ne craignez pas qu’on vous « vole » votre idée, car vous seul connaissez son déroulement unique. Osez parler de votre projet, des opportunités s’ouvriront à vous !
Arrivez-vous trop tôt ou trop tard ?
On oublie souvent cette question pourtant essentielle. Êtes-vous en phase avec votre client ? Est-il prêt à acheter ce que vous proposez demain ? Pour le savoir, rien ne vaut une enquête terrain. Un exemple : des entrepreneurs ont voulu valider un concept où « les gens seraient prêts à payer pour une place de parking gratuite ». Pour prouver l’efficacité de leur idée, ils sont allés sur un parking gratuit avant un grand match de rugby. Quand le parking fut complet, ils ont vendu leurs places à 5 euros. Grâce à cette enquête simple, ils ont convaincu des investisseurs. Faites une enquête terrain si possible.
Comment allez-vous gagner de l’argent ?
C’est la question que vous devez vous poser et que les investisseurs vous poseront. Vous devez prouver à vos partenaires financiers que vous allez générer des revenus et savez comment y parvenir. Si vous êtes une organisation à but non lucratif, renseignez-vous sur le statut d’association ou de fondation. Pensez comme votre client, c’est la clé du succès. Seriez-vous prêt à acheter votre produit ou service ? Si oui, sous quelles conditions ? Posez-vous les bonnes questions pour assurer la rentabilité de votre entreprise.
Qu’est-ce que le « Lean Startup » ?
Le « Lean Startup » est une méthode entrepreneuriale basée sur un cycle itératif. Le principe est de lancer une offre, tester le marché, ajuster le produit ou service, et recommencer pour trouver un concept plus performant. L’objectif est de réduire les cycles de commercialisation et mesurer les progrès réalisés avec les retours utilisateurs, tout en minimisant l’investissement initial.
2ème étape : Formaliser son projet
Si votre concept vous convainc, prenez le temps de rédiger un business plan. Cette phase vous permettra de prendre du recul sur votre projet et d’évaluer sa faisabilité et potentiel réel. Le business plan sera votre allié durant la recherche de financements et pour une levée de fonds.
Le business plan
Il n’existe pas de business plan type, adaptez-le selon votre idée et votre cible. C’est un document évolutif à actualiser régulièrement selon les conseils et échanges avec les acteurs de votre projet. Le business plan se divise en deux parties :
- Une première partie sur la présentation de votre projet : l’origine de votre idée, le produit ou service offert, l’équipe opérationnelle, la stratégie de développement et les aspects juridiques de votre future entreprise comme le choix du statut et la répartition du capital.
- La seconde partie sur les aspects financiers de votre projet : des tableaux financiers pour matérialiser votre projet aux yeux des investisseurs. C’est la partie la plus technique mais aussi celle qui prouve la rentabilité économique de votre start-up.
L’executive summary
C’est le résumé de votre business plan. Une des parties les plus importantes du document. Réalisez-la en dernier. Les investisseurs ne lisent pas toujours le document en entier, comme un résumé de livre, il donne une première impression. Pour réussir ce test, votre executive summary doit être bref (2 pages max) et aborder tous les thèmes de votre business plan de manière concise. Vous pouvez réaliser une infographie pour faciliter la lecture. Gardez à l’esprit de susciter l’envie de découvrir votre projet. Évitez de sur-vendre votre concept, cela peut rebuter un investisseur. Terminez votre executive summary en expliquant pourquoi vous sollicitez les investisseurs.
Le business model
C’est l’essence des start-ups, « proposer un modèle d’affaires novateur« . Des exemples célèbres incluent Google ou Uber. Ces entreprises ont révolutionné en générant de l’argent de services existants. Même si votre modèle n’est pas inédit, expliquez comment vous comptez générer des revenus dans votre start-up. Déterminez votre cible (BtoB, BtoC, etc.), le prix de votre offre et sa récurrence. Démontrez que votre business model maximise les profits et assure la récurrence des transactions.
L’étude de marché
Confronter son offre à la demande est crucial, et rien ne vaut une étude de terrain. Les investisseurs y sont sensibles, et elle permet d’affiner son produit ou service. Comme vu précédemment, confronter son projet à la réalité du marché permet de démarrer son storytelling auprès des financeurs. Racontez l’engouement suscité par votre prototype lors d’une étude de terrain pour capter l’attention. Analysez la concurrence, même si votre produit ou service est innovant et sans concurrence directe, considérez la concurrence indirecte. Cela peut inclure des entreprises traditionnelles qui n’ont pas évolué numériquement, de petits concurrents voulant surfer sur le même marché, ou d’autres start-ups développant une offre similaire. Soulignez votre avantage concurrentiel et votre valeur ajoutée qui vous permettra de gagner des parts de marché.
Le pitch
Cet exercice matérialise votre business plan devant les investisseurs. Adaptez-le selon vos interlocuteurs : un jury de concours et un investisseur ne recherchent pas la même chose. Les premiers privilégieront l’aspect visuel, limitez le texte, tandis que les seconds s’intéresseront aux finances, présentez les chiffres clés. Un bon pitch dépendra de votre capacité à captiver l’audience. Racontez une histoire : « People don’t buy what you do, they buy WHY you do it« . Entraînez-vous pour améliorer votre pitch et développer votre storytelling. Structurez-le avec la méthode POST-IT :
- Problème client : pourquoi cette offre ?
- Opportunité de marché : y a-t-il un marché pour le problème identifié ?
- Solution : présentez votre produit ou service et le business model associé
- Timeline : votre avancement et les prochaines étapes de développement
- Investissement : pourquoi vous pitchez aujourd’hui, qu’attendez-vous d’eux ?
- Team : présentez votre équipe, car on investit autant dans l’idée que dans les personnes qui la portent.
3ème étape : Rechercher des financements
Maintenant que vous avez tous les éléments pour présenter votre dossier aux financeurs, lancez-vous dans la recherche de financements. Rappelez-vous, vous êtes le premier investisseur de votre projet, alors n’hésitez pas à investir. Si vous ne le faites pas, pourquoi un investisseur le ferait-il ? Souvent, vos apports personnels ne suffiront pas à financer votre projet. Tournez-vous vers d’autres acteurs susceptibles de vous soutenir. Avant de solliciter banques ou administrations, pensez aux personnes qui croient en vous : vos proches. On appelle cela le « Love Money ». Une fois ces étapes franchies, vous êtes prêt à frapper à d’autres portes :
- Les banques : Le banquier est avant tout un commercial et demandera divers éléments (business plan, projet de statut juridique, pistes de financement, etc.) pour traiter votre dossier. Il existe des garanties étatiques facilitant la négociation. L’État peut se porter caution à hauteur de 50% minimum (selon dispositifs). Ne considérez pas votre banquier comme un ennemi, mais pas non plus comme un ami.
- Les institutions : L’État soutient fortement le développement économique avec des aides à la création (pass, amorçage, faisabilité start-up). Toutefois, ne comptez pas ces aides dans votre prévisionnel financier, car leur versement peut être retardé même une fois approuvé. Ne les négligez pas, elles sont souvent synonymes d’opportunités.
- Le prêt d’honneur : Ce dispositif vous permet d’emprunter à taux 0. Il offre un effet de levier supplémentaire. Votre banquier peut le recommander pour faciliter l’acceptation de votre dossier.
- Les incubateurs : Ces structures vous aident à avancer rapidement. Les incubateurs peuvent vous héberger et fournir un soutien financier pour développer un prototype. Ils vous accompagnent dans la création de votre start-up.
4ème étape : la création de la société
Créer une start-up n’est pas simple, car elle implique souvent des attentes juridiques différentes d’une entreprise classique. Pour faire le bon choix et éviter d’être entravé par une forme juridique qui freinerait votre développement, voici les points de vigilance et les options disponibles. La première particularité est que les start-ups sont souvent fondées par plusieurs membres et parfois avec des investisseurs dès la création. Le choix du statut juridique s’oriente donc vers une société. Il est crucial de limiter la responsabilité des fondateurs à leurs apports, car cette activité a un taux d’échec supérieur aux autres entreprises. Deux types de formes juridiques s’offrent à vous :
Les principales différences entre ces trois possibilités sont le mode d’organisation et la flexibilité juridique. Une fois le choix établi, il est crucial d’adapter les statuts pour permettre une grande flexibilité juridique et faciliter les entrées et sorties des actionnaires. Le statut le plus adapté à la création d’une start-up est la SAS. La SAS, par exemple, ne limite pas le nombre d’associés contrairement à la SARL (limitée à 100), aucun capital social minimum requis, et un associé peut entrer avec un apport numéraire ou en nature (tel que le développement d’une application). Le capital social peut être constitué de différentes catégories d’actions avec des droits différents. La gouvernance et les décisions via des assemblées sont définies librement par les fondateurs. Un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire si le président n’est pas une personne morale. Ce statut offre beaucoup de flexibilité et est facile à mettre en œuvre. Il répond donc aux attentes des start-ups qui le plébiscitent.
5ème étape : Développement ou finalisation du prototype
Le prototype est souvent demandé avant la création de la start-up, surtout si elle est risquée. Parvenu à cette étape, vous aurez normalement une première version rudimentaire de ce que vous souhaitez réaliser. Grâce aux fonds récemment acquis, vous pouvez maintenant développer un prototype plus abouti, répondant mieux aux besoins futurs de vos clients. Rejoindre un accélérateur ou s’entourer de spécialistes peut être utile pour gagner du temps et de l’argent, car économiser 2 ou 3 mois peut être crucial. Votre objectif est de peaufiner le produit ou service pour obtenir les indicateurs clés attendus par vos futurs investisseurs. Bien sûr, ces indicateurs varient selon le produit ou service. Par exemple, pour les services web (comme le lancement d’une application), il est souvent demandé de « démontrer sa traction » – c’est-à-dire le taux de croissance des inscriptions ou le taux de conversion d’inscrits en utilisateurs actifs. Il est essentiel de bien comprendre votre marché et les attentes de vos interlocuteurs. Que ce soit pour devancer un concurrent ou pour gagner en trésorerie avant votre première levée de fonds, votre capacité à optimiser vos étapes est la clé de votre succès.
6ème étape : La levée de fonds ou deal
La première levée de fonds est cruciale, car elle établit les règles du jeu avec vos futurs investisseurs. Ne vous précipitez pas, soyez bien accompagné. Les investisseurs ont leur propre jargon que vous devez maîtriser pour comprendre les clauses possibles. « Imposer » n’est pas à prendre au pied de la lettre, tout est négociable, y compris la valorisation de votre société, qui sera au cœur des discussions si votre projet intéresse. Entre le début du projet et votre première levée de fonds, la valeur de votre concept (produit/service) a augmenté, vous permettant d’intégrer des investisseurs dans votre capital sans céder trop de parts. La valorisation est souvent fictive et sujette à négociation entre les parties. Distinguez la valeur « pre-money » (valeur avant l’augmentation de capital) et « post-money » (valeur après). La valeur pre-money sert à calculer les pourcentages de détention de capital et à définir l’apport des futurs associés, ce qui est crucial ! Les investisseurs parlent souvent de valeur post-money car il est plus facile de projeter une valeur future.
En résumé
Ouvrir une start-up requiert une approche méthodique pour surmonter les défis entrepreneuriaux. Évaluer la pertinence de votre idée, comprendre votre cible et assurer une réelle valeur ajoutée sont essentiels. Formaliser votre projet avec un business plan efficace et un modèle d’affaires innovant vous prépare à convaincre les investisseurs. Rechercher des financements via des banques, institutions, ou incubateurs, et choisir le bon statut juridique comme la SAS, sont des étapes cruciales. Enfin, le développement du prototype et la levée de fonds initiale établissent la base pour le succès à long terme.
| Étapes clés | Actions principales |
|---|---|
| Idée et Cible | Évaluer l’unicité et la valeur ajoutée |
| Business Plan | Formaliser le projet et le modèle d’affaires |
| Financements | Explorer les options de financement et le Love Money |
| Statut Juridique | Opter pour la SAS pour flexibilité |
| Prototype | Développer et affiner pour répondre aux besoins |
| Levée de Fonds | Négocier la valorisation et intégrer des investisseurs |
Notre conseil
Ne sous-estimez jamais le pouvoir du feedback utilisateur. Dès le début, engagez votre cible potentielle en testant rapidement vos idées avec un prototype minimal. Cela vous permettra non seulement d’affiner votre offre mais aussi de bâtir une communauté de premiers utilisateurs engagés. Cultiver cette relation vous donnera un avantage compétitif précieux et des ambassadeurs pour votre start-up.
FAQ
Quelles sont les étapes essentielles pour lancer une start-up ?
Les étapes clés pour lancer une start-up incluent la validation de votre idée, la compréhension de votre marché cible, la création d’un business plan solide, la recherche de financements, le choix d’un statut juridique adapté et le développement d’un prototype. Chacune de ces étapes doit être abordée méthodiquement pour assurer le succès de votre entreprise.
Comment financer le lancement de ma start-up ?
Pour financer une start-up, explorez diverses options telles que le Love Money, les prêts bancaires, les subventions d’État, les prêts d’honneur, et l’accompagnement par des incubateurs. Chaque source de financement a ses avantages et peut être combinée pour répondre à vos besoins financiers.
Quel statut juridique choisir pour ma start-up ?
Le choix du statut juridique dépend des spécificités de votre start-up. La SAS est souvent privilégiée pour sa flexibilité, permettant une gestion simple des entrées et sorties d’associés, et offrant une responsabilité limitée aux fondateurs. Évaluez vos besoins avant de décider.
Comment convaincre les investisseurs de financer ma start-up ?
Pour convaincre des investisseurs, présentez un business plan clair, un modèle d’affaires innovant, et un prototype démontrant la traction sur le marché. Un pitch bien structuré, mettant en avant votre équipe et votre vision, est également crucial pour susciter l’intérêt des investisseurs.
Qu’est-ce que le Lean Startup ?
Le Lean Startup est une méthode qui consiste à lancer rapidement un produit minimal viable, tester le marché, recueillir des retours d’utilisateurs, et ajuster l’offre en conséquence. Cette approche itérative vise à minimiser les risques et les coûts tout en maximisant l’adéquation produit-marché.
